PPSV #87* Un café, un magazine et un vent de fraîcheur

Que faire cet été ?

juin 15, 2025

Tous les dimanches, une pensée (pas si) volatile atterrit dans votre boîte mail. Courte ou longue, posée et même savourée, un instant de vie et de réflexions ordinaires...

Vous avez raté la dernière PPSV ? Mots doux pour maman…

Tout est dit dans un regard matinal.
Tout ce qui n’a pas pu être dit hier, ni avant-hier.
Le tout, si vrai, qu’il nous terrifie parfois de vérité et de fidélité.
Tout est dit dans ce regard, enveloppé de miel et de lait…
et de biscottes, avec cette odeur de café fraîchement moulu.

Une matinée de début d'été, le vent frais réveille deux amoureux prêts pour un petit-déjeuner de réconciliation. Tous deux assis à table, chacun avec sa lecture et le regard affûté… mais la tendresse de leurs délices à table les réconcilie et rafraîchit les idées. Irène et Luigi se font face sur leur balcon, vue sur la cour fleurie.

Cette histoire se déroule comme une caméra posée sur chaque personnage.

Sur la table ronde ornée d’une nappe à motifs de tomates et de citrons, notes italiennes.

Irène dévore un magazine sur les bienfaits du miel, la tendance des sacs fruits, et un acteur en vogue, enfin célibataire.

Dans ses pensées :
Il croit vraiment que ce petit déjeuner copieux qu’il a fait tout seul va changer quelque chose ? Cet été, je pars toute seule en Italie.
Regarde-le, tout matinal avec cet air de charmeur-dandy, sa barbe de plusieurs jours… Il sait pourtant que ça me pique.
Mais pourquoi me regarde-t-il comme ça, avec ses yeux de chat ?
Non, je ne vais pas lui pardonner ses enfantillages. On dirait un gamin. Me marier peut-être avec lui… avec un gamin ? Même pas en rêve.
Je dois m’y résigner : il n’a pas la carrure. De jour en jour, c’est une erreur.
Mais il est si beau, mon bel Italien… Que faire ?
Il cuisine si bien, il chante si bien, il sait si bien…
Mais je dois être plus lucide. Je ne vais pas continuer à le materner comme ça, quand même. Je fais tout, bon sang.
Bon, il fait la cuisine, il me réconforte, il est très drôle et intelligent… mais il est si pris avec ses affaires.
Il n’a, au final, que très peu de temps pour moi.
Non, cet été je le passe seule. Je vais pouvoir réfléchir au “nous” que je vois… et à celui que je voudrais, pour de vrai.
Oh… qu’est-ce qu’il fait ? Il se lève… et il se rapproche…

Luigi dévore Irène des yeux tout en lisant sur son iPad, soi-disant la page Bourse, mais en fait, il regarde un test : "Comment demander pardon à sa copine" et des idées de demandes en mariage.

Dans ses pensées :
Je ne vais pas résister longtemps, je dois lui demander ce qu’on fait cet été ?
Elle a l’air si en colère, mais qu’ai-je donc fait… encore. Le café qu’elle tient dans ses mains, si délicates mais fermes, peut-être que je devrais diluer sa tasse car elle ne supporte pas le café trop fort.
Je l’ai fait pour moi et je lui ai servi du thé. Pourquoi boit-elle du café ?
Oh, elle regarde par ici, je vais soutenir son regard… un sourire charmeur.
Elle regarde… elle regarde de nouveau son magazine, encore cet acteur, je n’en peux plus de le voir. Elle commence à m’inquiéter avec son obsession pour lui.
Devrais-je être jaloux ? Ce chemisier lui va si bien, je lui ai offert pour son anniversaire, je devrais lui faire un nouveau cadeau.
Je suis un peu trop absent, elle m’en veut peut-être. Mais pourquoi elle est silencieuse, c’est le pire, son silence. Ah ! Elle sourit… mais pas à moi, ça doit être l’article, moi aussi je vais lire mon article et sourire.
Elle me regarde à nouveau, avec ce regard de chat si intense, mais que veut-elle ? Me gronder ou m’aimer, et moi qu’est-ce que je veux ? Et si je lui proposais un croissant tout chaud avec de la confiture, elle adore ça.
Oh, elle regarde la cour, puis le ciel, mais ne dit rien. Je n’en peux plus. Elle mange une biscotte, plutôt, et sans confiture, c’est un signe, elle est sacrément en colère, dis donc. Allez, courage, je lui demande : « On fait quoi cet été ? »